Sarah ORUMCHI
J’ESSAYE Autoportraits au foulard bleu clair, 2016
9 photographies encadrées 50 x 40 cm 1/2
Artiste à la double nationalité franco-iranienne, Sarah Orumchi développe une pratique qui se déploie dans différents médiums : elle propose une réflexion sur la fluidité des identités, des langues et des langages, grâce à une démarche méticuleuse autour de l’art et des pratiques de l’estampe et de la typographie. Ayant recours à l’écriture, à la photographie, la peinture, le dessin et les techniques d’impression artisanales, l’artiste développe une pensée de la main, une dynamique du geste et une fabrique du signe en deçà du sens et au-delà du scriptural.
Liées au sensible, à la transparence et à l’abstraction, les œuvres de Sarah Orumchi, qui parfois s’originent dans son attachement à l’Iran, explorent une expressivité organique, dans la mise en scène de soi ou dans la calligraphie et l’expérimentation pseudographique. Le foulard, dans son potentiel de texture, de pli et de support, symbolisant d’une certaine façon son rapport à la culture perse, devient tour à tour un accessoire de féminité, de contrainte et d’un jeu entre apparition et disparition. Cette dialectique se poursuit dans la recherche calligraphique et typographique de la plasticienne qui élabore des compositions qui mêlent alphabets réels et lettres imaginées et qui étirent la ligne d’écriture jusqu’à sa libération vers un geste plus vital.
Penser les identités et les subjectivités multiples se traduit alors par l’accueil d’autres personnes dans l’élaboration de ses œuvres, par des formes collaboratives : l’œuvre s’appréhende dès lors comme une quête, une rencontre et une collecte.
Anysia Troin-Guis