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France PARSUS Larmes Nantes nuit 2

France PARSUS

Larmes (Nantes nuit 2), 2021 huile sur bois

L’Artificière

 

Les peintures de France Parsus me semblent toujours se tenir à l’intersection de l’excès et du manque. Ce genre de formule bien ficelée a pourtant plutôt tendance à m’agacer d’ordinaire, mais je dois bien admettre que celle-ci sait se faire persistante – alors sans doute faut-il faire avec. 

Excès de tout : de matière, d’habileté, de lumière, de classicisme même, devant ces nuées épaisses et éparses qu’on croirait renaissantes. Et manque de tout : de récits, de contextes, de formes aussi, alors que peinent à se faire reconnaître ces figures atrophiées qui s’éparpillent sous nos yeux. À cette intersection donc, entre le plein de ces couches opaques, et l’absence de référentiels clairs, se livre quelque chose qui ne peut se formuler que de manière paradoxale : devant les peintures de France Parsus, se fixe le sentiment contrarié de tout voir et de ne rien voir. 

Et peut-être est-ce là le signe de son adhésion féroce au présent, dont on pourrait dire par convenance qu’il ne se dérobe jamais autant que lorsqu’on tente d’en capter la texture fugitive. Mais plutôt que de s’embarquer dans des considérations pseudo-philosophiques, mieux vaudrait-il admettre que l’indiscernable, ici, n’est que le résultat d’un éblouissement programmé. Certaines réalisations sont titrées Joies, d’autres Larmes. Les explosions et les fumées n’ont ni la même origine, ni le même effet, mais sont liées par la foule – leur raison d’être, elle aussi, toujours invisible. À tout faire disparaître, sauf ce qui auréole les rassemblements autant que les dispersions forcées, France Parsus fait jaillir les artifices politiques : ceux qui enjolivent les mythes, et ceux qui contraignent à ne pas s’y opposer.

Franck Balland

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